Vu aujourd'hui au mk2 Bibliothèque (ma seconde adresse), le dernier film de Hou Hsiao Hsien était en compétition au Festival de Cannes qui s'est achevé hier.
Les Inrocks ont eu une excellente idée : plutôt que de devoir attendre de long mois, pourquoi le grand public n'aurait-il pas la possibilité de voir les grands films de ce festival quelques jours après leur présentation ?
Dix films ont donc été projetés aujourd'hui au mk2 Bibliothèque, dans le 13ème arrondissement de Paris, dont la Palme d'Or : L'Enfant.
Autre film, non récompensé toutefois, Three Times, de Hou Hsiao Hsien... Film comprenant trois courts métrages se passant à trois époques différentes. Les acteurs sont les mêmes : un homme et une femme, Chang Chen et Hsu Chi.
Trois époques : 1966, 1911, 2005. Un couple qui s'aime et qui se retrouve. Bon départ pour un film que j'attendais avec une certaine impatience.
Après le très bon Café Lumière, Hou Hsiao Hsien réalise ici une oeuvre qui fait écho à plusieurs oeuvres de sa carrière. Le cinéaste ne présente pas ici un film mais trois moyens-métrages distincts. Trois styles différents, très différents.
Un premier film réussi, très lent et très beau... Accompagné de superbes chansons parfois déjà entendues, Hou Hsiao Hsien signe ici le meilleur segment, celui qui fait écho à sa jeunesse.
Un second film, muet (les paroles s'affichent entre chaque plan à l'écran) avec de nombreuses coupes au fondu par le noir. Piano et chants traditionnels. Ce film se passe dans une maison close. Les costumes et les coiffures y sont superbes. Ce segment est de la même veine que Les Fleurs de Shanghaï : même époque, mêmes couleurs, même situation. Premier écho à l'une des oeuvres majeures du cinéaste.
Quelques personnes sortent de la salle... La lenteur caractéristique des travaux de Hou Hsiao Hsien peut provoquer l'incompréhension mais elle a également su provoquer chez certain l'admiration (je pense à un ami venu avec moi).
Troisième film, autre écho. 2005 et une Hsu Chi qui fume cigarette sur cigarette... Milleium Membo, autre oeuvre phare du maître. Le temps de la jeunesse nous dit Hou Hsiao Hsien. Jeunesse qu'il dit s'être appropriée, malgré un paradoxe flagrant. jeunesse qui le passionne. Une Hsou Chi malade et partagée entre un homme et une femme... Une femme qui l'aime plus, qui l'aime trop. Attachements, détachements et point de rupture.
Le lenteur du troisième segment achève les malheureux qui sont entrés dans cette salle par hasard, ne sachant que voir et s'attendant à un film qui les divertirait. Je dirais qu'une quinzaine de personnes sont sorties en tout. Sur environ 250 à 300 personnes.
Un film qui fascine. Un film qui peut sembler aussi plein d'émotions que vide de tout sens.
Un film peut-être un petit peu trop long toutefois.
Je rédigerai une critique plus consistante dans les jours à venir. Etant en période d'examens, je manque de pas mal de temps.
Argh ! Je l'ai loupé...
Mais il faut dire que malgré leur campagne de pub retentissante dans le métro, mk2 a un peu manqué sa communication... Le programme n'est apparru sur leur site internet qu'hier soir (lire samedi soir) et était incomplet (je n'ai pas vu l'horaire pour Three Times).
C'est bien dommage... mais on ne peux que saluer l'initiative !
Oui, en effet, malgré une campagne importante, le programme a été annoncé trop tard et modifié plusieurs fois (10 films annoncés sans plus de précisions, puis 6 de révélés vendredi soir, puis un septième samedi matin avec modification des horaires et annonce qu'il n'y en aurait plus 10, puis finalement 9 films et 10 projections dont les horaires ne sont annoncés que la veille au soir).
C'est dommage... Mais espérons que cet événement sera reconduit l'année prochaine.
J'ai adoré le HHH, à mes yeux un retour à forme après le décevant Café Lumière. Mon favori est aussi le premier segment. J'attends de le laisser un peu "mûrir" pour écrire quelque chose dessus. J'ai par contre été bien moins convaincu par le Hong Sang Soo: se laisse voir parce que c'est drôle mais bourré de lieux communs sur les rapports cinéma/réel, cinéma/spectateur. Et qui en plus d'être bourré de gros zooms seventies agaçants et d'avoir un dispositif léger comme un tank manque des moments de grâce improvisés qui faisaient le prix de ses films précédents.
> le programme a été annoncé trop tard
Mais en même temps ils ne vont pas le faire avant que la sélection ne soit totalement montrée (le HHH était montré vendredi justement). Et tu oublies qu'il y a la question de savoir si on peut ou non rapatrier les copies de Cannes dans les temps (ce qui n'est pas forcément évident vu les délais). Ils auraient pu décaler ça de trois jours et donner un programme "sûr". Mais en même temps ça aurait supprimé l'effet "découvrir les films le jour de la clôture".